Nous avons l’habitude de penser à notre santé physique — les examens annuels, les visites chez le médecin et les visites dentaires tous les six mois sont de rigueur. Nous nous assurons de bien manger, de faire suffisamment d’exercice, de boire beaucoup d’eau et de faire tout ce qu’il faut. Si, comme moi, vous portez des lunettes, ajoutez à cette liste des rendez-vous réguliers chez l’optométriste. Mais combien d’entre nous envisagent de faire régulièrement des bilans de santé mentale ? Je ne parle pas nécessairement de prendre régulièrement rendez-vous avec un psychologue ou un conseiller, quoique… pourquoi pas ? Je veux dire qu’il faut vraiment s’assurer que notre santé mentale est aussi protégée que notre santé physique, et que nous sommes aussi attentifs à l’une qu’à l’autre.
Au cours de l’année écoulée, l’accent a été mis sur notre santé mentale. Avec tout ce qui s’est passé dans le monde — je n’énumérerai pas de problèmes particuliers, mais reconnaissons simplement que 2020/2021 a été une année difficile (Time.com décrit 2020 comme « une série de désastres déferlants » !). La pandémie a plongé le monde dans un tel chaos que notre mécanisme d’adaptation numéro un — le temps passé avec nos systèmes de soutien — a été largement indisponible. Or, s’il y avait un moment où un câlin était nécessaire, c’était en 2020.
Nous entendons parler d’entreprises qui doivent pivoter pour rester à flot. Cette même réalité s’est produite pour chacun d’entre nous à un niveau très personnel — nous avons dû pivoter (et vite !) afin de faire face à tout ce que la vie nous envoyait. Vague après vague, une chose après l’autre. La principale chose que j’ai apprise au cours de l’année écoulée, c’est de m’écouter et de me concentrer sur mes besoins. J’ai eu le temps de réfléchir, après tout : je ne pouvais aller nulle part… Qu’est-ce que je veux après tout cela ? À quoi est-ce que je souhaite que ma vie ressemble ? À quoi est-ce que je veux que ma pratique ressemble ? Quels sont mes objectifs ? Vous vous souvenez, à la faculté de droit quand vous aviez un plan ? Quelque chose comme avocat adjoint dans 3 ans, associé dans 5 ans, juge dans 15 ans ? Ou maîtrise, puis doctorat, puis professeur titulaire ? Je pense que nous avons tous eu un plan. Et puis nous nous sommes mis au travail… quand avez-vous regardé pour la dernière fois le plan et vu où vous en étiez sur votre chemin ? Avez-vous atteint vos objectifs ? En avez-vous fixé de nouveaux ? La COVID m’a donné le temps de réfléchir — et de déterminer si j’étais réellement heureuse sur ma trajectoire. Et si je ne l’étais pas, de réfléchir à ce que je voulais changer. J’ai donc entrepris un voyage pour trouver ma joie — vivre ma meilleure vie malgré les défis.
Ce que j’ai découvert, c’est que les choses qui m’apportent une joie véritable étaient toujours disponibles, même dans l’isolement. Je pouvais encore rire (et, soyons honnêtes, pleurer) et prendre un verre de vin avec des amis sur Zoom ou MS Teams. Je faisais du patin à roulettes (non, pas à roues alignées) sous le soleil de l’été, et quand il faisait trop chaud, je mettais des shorts, je sautais dans les jets des arroseurs et je riais. Tout cela, je l’ai fait avec mon merveilleux fils qui était scolarisé à domicile grâce à GoogleMeets et physiquement éloigné de ses amis. C’était une excellente occasion de reprendre contact, de bavarder et de faire des bêtises, de regarder des films et de préparer des biscuits. Il a joué sa musique pour moi et j’ai partagé avec lui certains de mes films préférés.
Ce que je sais maintenant, alors que la pandémie — espérons-le, heureusement — se termine, c’est que travailler 80 heures par semaine ne fait pas mon bonheur, mais que faire du patin à roulettes, sauter dans les jets d’arrosoir et faire des bêtises avec mon enfant exige plus de temps et d’attention que je n’en accordais à ces choses. Et ma santé mentale et mon bien-être ont besoin que je le fasse.
À propos de l’auteure
Lorsqu’elle n’est pas en train de faire du patin à roulettes ou de sauter dans un jet d’arrosoir, Jacqueline Beckles est avocate générale au ministère de la Justice du Canada, professeure à temps partiel au Collège Algonquin, membre exécutive de l’Association canadienne des avocats noirs, membre du comité sur l’égalité de l’ABO et co-vice-présidente du groupe consultatif sur l’équité du Barreau de l’Ontario.