Comment pouvons-nous, en tant qu'avocats, apporter notre contribution à nos communautés? Qu'est-ce que l'ABO peut faire pour inciter ses membres à poser des gestes qui amélioreront les communautés dans lesquelles nous vivons?
Dans le numéro d'octobre de JUSTE, j'ai décrit l'importance de l'ABO en tant que « communauté d'avocats, pour les avocats ». Dans mon deuxième « Message du président » du présent numéro, je commente l'ABO en tant que « communauté d'avocats, pour nos communautés ».
Il semble que chaque semaine j'entende une nouvelle histoire à propos des contributions que les avocats font à la justice et qui s'inscrivent dans un effort d'amélioration des communautés dans lesquelles nous vivons. En même temps, j'ai connaissance que nous recevons le même nombre d'appels à l'aide.
En septembre, j'ai participé à un événement commémorant le 50e anniversaire de l'indépendance de la Jamaïque. J'ai écouté le discours de Zalla McCalla, juge en chef de la Jamaïque, et celui d'autres personnes qui débattaient les défis auxquels le système juridique de la Jamaïque est confronté. Une initiative mentionnée, qui a été conçue pour faciliter le traumatisme vécu par les enfants impliqués comme témoins au tribunal et victimes de violence ou d'abus sexuels (grâce au Service universitaire canadien outre-mer et à Project for Advancement of Childhood Education). Cette initiative fait partie du programme d'accès à la justice de la Jamaïque. Le pays s'engage à rendre le système de justice « plus accessible et réceptif aux femmes et aux enfants qui sont victimes de violence et d'autres abus de leurs droits fondamentaux. »
Chez nous, les refuges pour les femmes ont besoin d'aide en ce qui a trait au système juridique pénal et à l'immigration.
J'ai participé en septembre au dîner de remise des prix de la Section de l'analyse juridique féministe de l'ABO. Au cours de la cérémonie, Mary Lou Fassel a été honorée pour son travail avec Barbara Schlifer Clinic qui œuvre à la protection des femmes contre la violence physique. J'ai entendu parler du travail qui a été réalisé mais, plus important encore, de ce qui reste à faire.
Lors d'un autre événement, on m'a présenté un étudiant universitaire qui désirait entrer à la faculté de droit. J'ai accepté de le rencontrer à une date ultérieure, soit au début d'octobre. Lorsque je lui ai demandé pourquoi il désirait fréquenter la faculté de droit, il m'a dit qu'il était réfugié au Canada, qu'il venait d'un pays d'Afrique et qu'on l'a envoyé seul au Canada à l'âge de 14 ans. Il a mentionné les injustices, les abus et la violence qu'il a subis dans sa jeunesse et a affirmé vouloir devenir un avocat pour être en mesure de faire tout ce qu'il peut pour prévenir l'injustice et promouvoir la loi. En sa qualité d'étudiant de quatrième année d'université, il travaille à l'heure actuelle comme conseiller bénévole auprès des jeunes dans les communautés défavorisées.
J'ai assisté à l'ouverture des tribunaux le 12 septembre. Le juge en chef Bonkalo a mentionné que « les jeunes (victimes ou agresseurs) qui font appel à nos tribunaux nécessitent fréquemment le soutien d'une vaste gamme de ressources... de jeunes gens qui ont souvent besoin d'aide de la part de thérapeutes, d'enseignants, de travailleurs communautaires, d'agences de protection de l'enfance, de médecins, d'avocats et d'employeurs. »
Le juge en chef Winkler a déclaré que l'« accès à la justice est un sujet qui a reçu, à juste titre, davantage d'attention au cours des dernières années... si cet appel pour un accès amélioré à la justice doit subsister, et représenter plus qu'un simple cliché, lancé par des personnes comme moi à des occasions comme celle-ci, il nous faut commencer à faire des progrès mesurables. »
Et le juge en chef Smith a souligné que « l'un des plus importants problèmes qui empêche la résolution rapide des dossiers de la protection de l'enfance est le nombre insuffisant de conseillers disponibles et expérimentés dans le traitement de ces causes difficiles... ce problème est indépendant de la volonté d'un seul associé au sein du système de justice, mais les associés peuvent ensemble relever le défi. » Le juge en chef Smith a salué les efforts bénévoles de ces avocats qui donnent gracieusement de leur temps aux programmes d'information obligatoire en droit de la famille.
Ce ne sont là que quelques exemples récents.
Les avocats ontariens donnent généreusement de leur temps à un grand nombre d'initiatives communautaires. C'est ce que j'appelle une « communauté d'avocats, pour nos communautés ». Un besoin énorme se fait sentir mais je crois que notre capacité à donner est même supérieure.
J'ai soulevé cette question auprès du conseil d'administration de l'ABO en septembre. Sous l'influence du conseil d'administration, j'ai soulevé la question deux semaines plus tard lors de notre réunion d'automne du conseil. Le conseil d'administration et notre conseil ont convenu à l'unanimité que l'ABO doit envisager d'améliorer son rôle auprès de nos communautés. En conséquence, le conseil a mis sur pied un groupe de travail bénévole afin d'enquêter, de consulter, de mener des recherches et d'émettre un rapport sur la manière dont notre association peut mieux contribuer à la prestation de services bénévoles pour nos communautés. En d'autres termes, comment pouvons-nous prolonger la portée de notre « communauté d'avocats, pour nos communautés »?
Je suis heureux que notre association ait pris cette initiative et je suis convaincu que nos membres continueront à contribuer à l'amélioration des communautés dans lesquelles nous vivons.