Les avocats dans l’Assemblée législative
Au fur et à mesure que diminue le nombre d’avocats dans l’Assemblée législative, le rôle de l’ABO devient plus important que jamais.
Autrefois, il était normal pour les avocats de se lancer en politique en Ontario, en tant que députés, ministres ou même premiers ministres. David Peterson, Bill Davis, John Robarts et Bob Rae détenaient tous des diplômes en droit, comme Oliver Mowat, qui a établi le record de longévité d’un premier ministre en Ontario.
Toutefois, le lien historiquement solide entre le droit et la politique commence à s’effriter. En 2011, seulement 12 avocats ont été élus dans une Assemblée législative de 107 sièges. Depuis, quatre ont démissionné (le premier ministre Dalton McGuinty, l’ancien procureur général Chris Bentley et les ministres Laurel Broten et Margarett Best), ne laissant que huit avocats siégeant en chambre. John Gerretsen, le procureur général de l’Ontario en poste, a annoncé qu’il ne se représenterait pas lors des prochaines élections, ce qui pourrait réduire encore plus le nombre total d’avocats.
Aujourd’hui, en Ontario, nous vivons une situation unique. Pour la première fois depuis la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, aucun des chefs des trois partis principaux n’est avocat.
Certains ne voient peut-être pas cette situation comme un problème, et la diversité des professions en politique a beaucoup d’avantages. Les enseignants, les agriculteurs et les médecins apportent à leurs postes des antécédents et des perspectives uniques. Mais lorsque les avocats disparaissent des rangs des députés élus, quelque chose d’important est perdu. Ceux qui ne sont pas des avocats pourraient ne pas comprendre immédiatement toutes les répercussions des décisions des tribunaux; en comité, ils pourraient ne pas prévoir immédiatement les multiples conséquences que peut avoir un seul changement à une loi.
L’ABO encourage les avocats à participer au processus politique. Le bénévolat dans une campagne locale est une bonne façon de déterminer si la vie politique vous intéresse. Mais vous pouvez également vous impliquer en politique à Queen’s Park sans jamais présenter votre candidature.
L’ABO ouvre une fenêtre unique sur le monde politique. Par l’entremise du département de politique publique de l’ABO, chacun de nos groupes de pratique est tenu au courant des changements législatifs et réglementaires à venir. Ces groupes ont alors l’occasion de s’intéresser aux enjeux législatifs dès leurs débuts. Les membres peuvent débattre les projets de loi et rédiger des mémoires concernant les amendements qui devraient être apportés à une loi ou faisant valoir les raisons pour lesquelles un projet de loi ne devrait pas être adopté.
Les mémoires officiels de l’ABO ont beaucoup de poids à Queen’s Park. Un ministre ou son personnel ne peut pas recevoir un mémoire juridique de la part du groupe juridique bénévole le plus important au pays et ne pas le considérer de façon sérieuse.
En fait, compte tenu du faible nombre d’avocats à l’Assemblée législative, le rôle de l’ABO est plus important que jamais. Nous avons à l’œil les nouveaux projets de loi et règlements, dans le souci de protéger tant notre profession que le public. Nous sommes souvent parmi les premiers à soulever des préoccupations graves concernant un projet de loi ou un changement de politique. Et lorsque nous soulignons des problèmes et des solutions potentielles, nous sommes écoutés.
L’ABO fournit aux avocats un grand nombre d’avantages – réseaux, formation continue et nouvelles à jour sur la profession. Mais ce que l’ABO fait de plus en plus est donner à nos bénévoles l’occasion de façonner les politiques. Dans une Assemblée législative où le nombre d’avocats n’a jamais été aussi faible, ce rôle ne pourrait être plus crucial. Ou plus intéressant.