En tant que présidente de l’ABO, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui sont de véritables pionnières, et il est juste de dire que j’ai été plus qu’impressionnée : j’ai été stupéfaite.
Lors d’une récente conférence de l’ABO, nous avons accueilli une avocate remarquable, qui a perdu la vue lors d’une attaque brutale et qui, dans un éclair de fureur et de violence, a vu sa vie entière bouleversée. Terre à terre, drôle et réfléchie, Rumana Monzur a parlé franchement du fait qu’elle n’avait pas d’autre choix que d’apprendre à naviguer dans le monde en tant que personne aveugle : elle avait une fille qui comptait sur elle. Mais elle aurait pu choisir de ne pas poursuivre des études devenues infiniment plus difficiles ; au lieu de cela, elle a obtenu une maîtrise, s’est préparée au LSAT et l’a réussi, et a obtenu son diplôme en droit. Elle aurait pu choisir de se retirer de la vie professionnelle ; au lieu de cela, elle a obtenu un poste de stagiaire, a travaillé dans un cabinet international et a ensuite travaillé pour le ministère de la Justice. Elle aurait pu choisir de taire les conséquences de l’agression et les obstacles qu’elle a surmontés pour créer la vie qu’elle mène aujourd’hui ; au lieu de cela, elle partage son histoire et ses succès pour inspirer et défendre les personnes touchées par la violence d’un partenaire intime et les personnes vivant avec un handicap — ou des capacités différentes.
Vous pouvez lire ici quelques-uns des moyens ingénieux et laborieux par lesquels Rumana a tracé le chemin qui l’a menée là où elle est aujourd’hui — dans ses propres mots —, mais une chose qui a vraiment touché une corde sensible chez moi est la façon dont elle a parlé de l’importance d’avoir l’esprit ouvert, de l’empathie et du droit à l’erreur (tant que l’apprentissage suit) sur le chemin de l’adaptation, de l’inclusion et de l’accessibilité. Elle était une personne (comme d’autres juristes que je connais, moi y compris) qui n’était pas tout à fait sûre des aménagements dont elle avait besoin au départ — de la part de sa faculté, de son employeur ou des espaces dans lesquels elle travaillait. Mais elle est la preuve que lorsqu’il y a de la bonne foi et du suivi de part et d’autre, les solutions ne sont pas loin. Pour Rumana, il s’agissait d’un processus de rétroaction et de mise au point. Et parce qu’elle s’est engagée de cette manière, elle a facilité l’offre et la demande d’aménagements appropriés pour ceux et celles qui l’ont suivie. Elle est véritablement une pionnière.
Je sais ce que c’est que d’avoir l’espace, la grâce et le soutien pour générer des outils, des connexions et des initiatives qui soutiendront une inclusion porteuse de sens au sein de notre profession. Il s’agit d’un mandat que l’ABO a longtemps défendu, mais en tant que membre, bénévole et maintenant présidente dotée d’une mission PeerLink, j’ai pu constater à maintes reprises la façon dont cette collectivité investie et empathique de l’ABO s’engage — comme l’a fait Rumana — dans le processus, et n’hésite jamais à faire ce qu’il faut pour donner aux avocats et aux avocates les moyens de leur vie et de leur carrière, même si la tâche peut, à première vue, sembler difficile ou redoutable.
Certains membres exemplaires de cette collectivité seront célébrés lors du gala de remise des prix de l’ABO le 20 juin, au cours duquel j’aurai également l’honneur de décerner le prix de la présidente à trois juristes qui ont établi la norme en matière d’inclusion en milieu de travail en créant un environnement où les avocats vivant avec un handicap peuvent prospérer et briller, et non pas simplement s’adapter. Le travail que ce trio de pionniers — Thomas G. Conway, Abdalla Barqawi et Mohammed Elshafie — a entrepris, étape par étape, illustre le pouvoir de transformation de l’inclusion et de l’élimination des obstacles à la réussite pour tous les membres de notre profession.
Visionnez l’intégralité de la discussion avec Rumana Monzur et l’autrice Denise Chong sur le portail du réseau de soutien par les pairs des avocats vivant avec un handicap de l’ABO.