Au-delà du Mois de l’histoire des Noirs : des principes de base pour la vie

  • 26 février 2022
  • Jacqueline Beckles

Le Mois de l’histoire des Noirs bat son plein et, comme d’habitude, il regorge d’activités et d’événements variés et intéressants. Dans l’environnement virtuel, j’ai eu la chance d’assister à des événements organisés localement et dans différents pays du monde. Les sujets abordés ont été variés : santé et bien-être, y compris une attention accrue à la sensibilisation à la santé mentale ; éducation ; justice pénale et maintien de l’ordre ; progression de carrière. Ces sujets traitent tous des différents aspects qui ont un impact sur une personne qui évolue dans le monde d’aujourd’hui — bien qu’ils soient axés sur les Noirs. 

Ce qui m’a le plus frappée, c’est que, bien que les thèmes soient disparates, ils avaient tous un fil conducteur : la nécessité d’une prise de conscience et d’un appel à l’action. Il m’est apparu que ce sont là les véritables objectifs du Mois de l’histoire des Noirs : la sensibilisation suivie de l’action.

En ce qui concerne la sensibilisation, elle est à la fois externe et interne. D’une part, ce mois offre l’occasion d’éduquer les autres sur nous, nos différentes identités culturelles et ethniques, et nos histoires. L’occasion de mettre en lumière les réalisations et l’excellence des Noirs, de soulever et de discuter des questions qui sont importantes pour notre collectivité. D’autre part, il s’agit d’un moment d’autoréflexion — pour nous considérer nous-mêmes et réfléchir à notre place dans le monde. Vivons-nous en accord avec nos valeurs ? Avons-nous joué petit pour que les autres se sentent à l’aise en notre présence ?

Cette prise de conscience de soi et des autres nous pousse ensuite à l’action : encourager, motiver, inspirer et provoquer le changement. Mon voyage de réflexion à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs m’a amené à explorer certains principes africains que je partage avec vous. Le Mois de l’histoire des Noirs nous donne l’occasion de nous rassembler (Umoja) dans un but précis (Nia) et de réfléchir collectivement (Ujima) aux grands problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui et de trouver des solutions créatives (Kuumba) pour les résoudre (Kujichagulia).

De plus, la philosophie globale d’Ubuntu — je suis, parce que nous sommes — s’aligne sur la philosophie du Dr Martin Luther King, qui consiste à s’élever en progressant, et qui a été un guide personnel pour moi. Cette philosophie englobe l’esprit de mentorat, de parrainage et d’agentivité dont vous avez peut-être tant entendu parler ces dernières années.

Dans l’esprit du Mois de l’histoire des Noirs, je vous encourage, chère lectrice, cher lecteur, à vous sensibiliser davantage en consultant la pléthore de sources disponibles, notamment la bibliothèque du Mois de l’histoire des Noirs créée par Mante Molepo (https://www.mantemolepo.com/black-history-month-library), et à passer à l’action : devenez le mentor d’une jeune personne de couleur dans votre firme, offrez-lui des occasions dont elle n’a peut-être pas connaissance, remettez en question vos privilèges, remarquez les structures systémiques qui désavantagent les autres et parlez-en. Nous avons tous un rôle à jouer dans le démantèlement des obstacles systémiques. Enfin, certainement, célébrez l’excellence noire tous les jours, pas seulement pendant le Mois de l’histoire des Noirs.

À propos de l’auteure

Jacqueline Beckles est avocate générale au ministère de la Justice du Canada et professeure à temps partiel au Collège Algonquin. Elle est membre de l’exécutif de l’Association canadienne des avocats noirs, co-présidente du groupe consultatif sur l’équité du Barreau de l’Ontario, membre du comité sur l’égalité et du comité de l’Institut de l’ABO et membre à titre individuel de la section Droit criminel de l’ABC.