Dans un gazouillis récent, l’ABO a été qualifiée « d’éveillée », et cela m’a fait réfléchir. Depuis qu’il a été coopté par le courant dominant, ce terme n’est plus le compliment qu’il était autrefois — il suggère à présent une sorte d’activisme social performatif et trop souvent mis de l’avant avec le même genre de roulement d’yeux que le « politiquement correct » dans les années 1990. Cependant, comme il n’y a rien de tendance ou de faux dans les efforts de longue date de l’ABO, bien ancrés et largement soutenus, pour faire progresser l’égalité, la diversité et l’inclusion dans la profession, j’ai choisi de prendre cela comme un signe que nous faisons quelque chose de bien. Dans le monde d’aujourd’hui, on ne peut pas choisir de faire l’autruche : nous devons au contraire ouvrir les yeux sur le besoin vital de changement. L’ABO a vu depuis quelques années comment nous pouvons faire mieux. Nous devons changer le statu quo dans le secteur de la justice.
L’ABO est depuis longtemps à la tête de la lutte pour l’égalité, la diversité et l’inclusion, la santé mentale et le bien-être des avocats, l’accès à la justice et l’innovation. Mais en cette année qui change la donne, notre travail dans ces domaines a convergé avec un impact plus important que jamais. Lorsque j’ai présenté mon mandat sur l’innovation au début de ma présidence, je l’ai fait en sachant que l’ABO avait l’expertise, l’expérience et l’envie d’apporter une orientation stratégique à cet impératif de modernisation sans lequel nous nous ferions distancer dans un marché juridique concurrentiel. Ce n’est qu’en améliorant et en actualisant la technologie dans les cabinets d’avocats et dans les tribunaux, et en améliorant les processus que nous avons pu rationaliser nos pratiques, améliorer la prestation de services et maintenir un avantage concurrentiel.
Nous avons commencé avec un objectif ambitieux en matière d’innovation : un objectif qui, en mars, est devenu plus urgent que quiconque aurait pu le prévoir. Je suis fier de dire qu’en cette première année d’un plan quinquennal pour l’innovation, l’ABO a tenu sa promesse de manière plus porteuse de sens, créative et critique que ce que j’avais imaginé.
Nous savions que nous ne pouvions pas apporter seuls des changements globaux ; il nous fallait l’adhésion des partenaires et des parties prenantes, et recueillir les avis d’autres experts et champions de l’innovation.
Nous avons fait pression sur le gouvernement de l’Ontario pour qu’il modernise les tribunaux, en donnant le point de vue de l’avocat sur la technologie et les approches qui seraient les plus efficaces. Nous avons plaidé en faveur d’un meilleur accès à la justice, notamment en demandant l’utilisation d’un système en ligne comme le tribunal de résolution des litiges civils de la Colombie-Britannique.
Nous avons désigné la Legal Innovation Zone de l’Université Ryerson, un centre de technologie juridique de renommée mondiale, comme notre innovateur en résidence, afin d’apporter une intelligence mondiale à nos efforts d’innovation. J’ai présidé une table ronde mensuelle des associés directeurs pour explorer tous les aspects, de l’évolution des espaces de bureau aux nouveaux domaines de pratique, en passant par les progrès en matière de bien-être et de diversité. Et, sous la direction de l’ancienne présidente Lynne Vicars, le comité technologique de l’ABO a commencé à produire des vidéos pour présenter les technologies juridiques de pointe.
Nous étions en train de poser les bases et de faire des progrès, mais, peut-être ironiquement, il a fallu un arrêt sans précédent pour que le progrès atteigne sa vitesse de croisière. Le statu quo n’étant plus possible, l’ABO a pris le relais, tout comme les tribunaux et le gouvernement. Il s’est passé tellement de choses en si peu de temps qu’il est pratiquement impossible de résumer l’ampleur et le rythme de la modernisation. Parmi nos principaux engagements, l’ABO a :
- Fourni la technologie de conférence Zoom à la CSJ pour lui permettre de fournir des services d’urgence alors qu’elle se modernisait très rapidement. (Plus de 300 juges ont été formés à l’utilisation des salles d’audience virtuelles de l’ABO, et nous avons fourni plus de 324 salles d’audience virtuelles aux trois niveaux de la Cour en Ontario).
- Fait la promotion de la vidéoconférence, non seulement dans les tribunaux, mais aussi pour les réunions d’entreprises et de clients, les arbitrages et les médiations. (Plus de 600 réunions ont été organisées à ce jour dans les salles d’audience virtuelles de l’ABO).
- Coprésidé un groupe de travail qui a produit les meilleures pratiques pour les audiences électroniques, qui s’ajoutent à la multitude de ressources essentielles de pratique à distance que l’ABO a développées pour les avocats.
- Encouragé le gouvernement de l’Ontario à soutenir les tribunaux et la profession, en prévoyant notamment des dispositions pour la commande à distance d’affidavits et l’attestation à distance de testaments par les témoins.
- Modifié nos tables rondes mensuelles des associés directeurs pour traiter des questions liées à la pandémie, notamment le travail à distance, la vidéoconférence, l’assistance et la sécurité, et, plus tard, pour traiter des questions de retour au travail, comme les meilleures pratiques, les espaces de bureau et les mesures de sécurité et de distanciation physique.
Avec la réouverture des tribunaux, les séances en personne ont repris, mais il n’y aura pas de retour aux pratiques qui font perdre du temps comme les conférences préparatoires et les établissements de calendrier en personne. Le dépôt électronique que nous promouvons depuis longtemps s’est considérablement accéléré. C’est l’un des nombreux processus nés de la nécessité, mais adoptés de manière permanente en raison de son efficacité. Nous avons vu les avantages — pour notre vie professionnelle quotidienne, pour le secteur de la justice, pour le public — qu’apporte l’innovation, et nous ne ferons pas marche arrière. L’innovation technologique que nous avons mise en route va se poursuivre, son adoption rapide et généralisée étant l’élément positif d’une année extrêmement difficile.
En réfléchissant à cette année remarquable, je m’émerveille non seulement de la modernisation technologique d’un secteur, mais aussi de l’esprit pionnier, de la générosité inégalée et de la pensée novatrice de la communauté de l’ABO qui ont contribué à la faire naître. Je pense aux membres qui ont contribué à développer un nombre record de programmes de FPC hautement prioritaires en l’espace de cinq mois. Aux membres se soutenant mutuellement en matière de santé mentale et se rejoignant quotidiennement, virtuellement, pour le « Mindful Moment » de l’ABO. Aux membres qui ont cherché des réponses par l’entremise des solutions en temps réel de l’ABO afin que nous puissions solliciter et fournir des orientations à tous. Aux membres dont l’empathie et l’expérience diversifiée élargissent notre compréhension de la manière dont les changements dans le secteur affectent les plus vulnérables.
Les membres de l’ABO sont conscients des possibilités qui s’offrent et sont inspirés pour réaliser des progrès qui servent au mieux la cause de la justice. Cette volonté collective d’évoluer a fait une différence positive dans la profession juridique en une année que peu d’entre nous oublieront jamais.