Quand Lynne Vicars est devenue présidente de l’Association du Barreau de l’Ontario en 2018, elle s’est donné comme mission de faire la lumière sur l’inégalité entre les sexes dans la profession juridique. Elle avait entendu les histoires de ses collègues, et elle en avait fait elle-même l’expérience. Elle savait que c’était une question d’envergure, et que changer les choses représenterait tout un défi.
Elle a tracé un chemin pour rétablir des règles du jeu équitables et faire progresser les carrières des avocates. Elle ne savait pas, à ce moment-là, que pour avancer, elle allait devoir jeter un œil vers l’arrière.
Récemment, Me Vicars et l’ABO ont lancé un projet visuel de sensibilisation qui présente des affiches d’époque où figurent des renversements de rôles exagérés dans des contextes juridiques. Ces images ont été conçues pour forcer les gens à réfléchir aux raisons qui rendent un scénario drôle et incongru d’une manière, et bien ordinaire d’une autre manière.
« Imaginez une réalité dans laquelle nous n’imaginerions pas automatiquement l’inverse de ces scénarios, a dit Me Vicars. Nous affirmons qu’il n’y a pas de “bon côté” à percevoir dans les inégalités. L’inégalité ne fait pas partie de nos rôles. »
Cette campagne est une démarche qui s’inscrit parmi d’autres efforts. Il y a quelques mois, Me Vicars a invité des juristes de tous les sexes à des réunions qu’elle a appelées des cercles de solution. Ces séances d’une heure ont permis d’explorer des enjeux précis liés aux inégalités entre les sexes et à la diversité, et ont mis l’accent sur les améliorations que peut apporter la profession.
Un thème relevé lors de ces cercles concerne la nécessité de souligner comment l’inégalité se produit. La nouvelle campagne de sensibilisation s’appuie sur ce besoin, et cherche à inciter les membres de la profession à remettre en question certaines des tendances inconscientes qui persistent de nos jours.
« Les images de la campagne visent à souligner la vitesse du changement, ainsi qu’à attirer l’attention sur la profondeur de l’enracinement des préjugés sexistes dans la profession et dans la société dans son ensemble, a dit Me Vicars. L’esthétique vieillotte semble dépassée, et pourtant les préjugés présentés sont encore répandus en 2019. »
L’ABO espère que la campagne attirera l’attention sur la question des rôles associés aux sexes et sur l’inégalité dans la profession, et encouragera les gens à modifier leur comportement et leurs idées préconçues.
Près de deux douzaines d’avocats et de bureaux ont déjà demandé des affiches personnalisées. Jason Huang-Kung, de Kung Law à Toronto, est l’un d’eux. Il dit qu’il a été captivé par la façon dont la campagne livre son message.
« Les avocats défendent la justice, l’égalité et l’équité pour leurs clients, devant la loi et en vertu d’elle. Pourtant, notre profession fait preuve d’iniquité et d’injustice en matière d’occasions de recrutement, de rétention et de promotion. »
Tamara Tomomitsu, présidente du comité sur la diversité et l’inclusion de BLG, affirme que la campagne « atteint les gens mieux que des mots seuls ne le pourraient. On fait la promotion de la sensibilisation sur les questions qui touchent la diversité et l’inclusion, ce qui devrait être une priorité pour la profession juridique », dit-elle.
C’est pour cette raison que Me Vicars croit fermement que la profession poursuivra ses efforts.
« Tout le monde a un rôle à jouer pour promouvoir l’égalité entre les sexes, dit-elle. Nous savons que la vaste majorité des juristes se sont engagés à faire progresser l’égalité, et sont prêts à aider l’ABO à continuer sur sa lancée. »
Les avocats et les bureaux peuvent demander à l’ABO des affiches imprimées arborant leur logo et leur image de marque, le tout sans frais. Cliquez ici pour en savoir plus sur la campagne et pour demander vos exemplaires des affiches.