Je ne l’ai pas été. Même si le bureau où j’ai travaillé en été a considéré ma candidature pour un poste d’avocate adjointe, je n’étais pas une stagiaire typique. J’avais plutôt choisi un stage pour les juges de 361 University, et je suis toujours fière d’avoir pris cette décision. C’est cette trajectoire qui m’a menée là où je suis aujourd’hui.
C’est par du réseautage que j’ai obtenu mon premier emploi comme avocate dans un bureau national, et j’y suis restée jusqu’au moment de fonder mon entreprise de coaching. Depuis ce temps, j’ai aidé des centaines de stagiaires à faire la transition pour trouver leur premier emploi comme avocat.
Si vous lisez cet article, je sais qu’en ce moment vous pouvez trouver que les choses sont émotives ou incertaines. En même temps, je veux que vous sachiez que vous pouvez passer à travers avec confiance et classe ! Alors…
… J’ai demandé l’aide de trois de mes clients (leurs noms ont été changés) de la saison d’embauche de l’année dernière afin qu’ils partagent leurs réflexions et leurs expériences de gestion de la recherche d’emploi. Voici 5 conseils et perspectives :
1. Soyez conscients de vos émotions et mettez les choses en perspective
Le processus d’embauche des stagiaires et la recherche d’emploi qui suit peuvent avoir des effets négatifs sur le bien-être d’un tout nouveau membre du Barreau. Pour Kimberly, la question de l’embauche s’est avérée stressante parce que le processus n’était pas transparent :
« Ce n’était pas clair comment les décisions étaient prises : des gens mentionnaient constamment le concept des “analyses de rentabilité”, mais comme stagiaire, j’en savais très peu sur la façon dont ces études étaient faites ou ce que je pouvais faire pour démontrer que je serais rentable pour le bureau. Ce manque de connaissances au sujet de ce qui se passait derrière des portes closes a rendu difficile de croire que faire un excellent travail serait suffisant. »
Lorsque Kimberly n’a pas été embauchée, sa confiance a subi un coup : « Je n’avais toujours pas d’idée claire de ce que j’aurais pu faire autrement, ce qui a sans aucun doute eu un impact sur ma confiance en soi pendant un bon moment. »
Le conseil de Kimberly à ceux qui attendent d’être embauchés est « de ne pas s’en faire ». Elle reconnaît que cela est plus facile à dire qu’à faire, et admet qu’être embauché peut sembler être le plus important pour une carrière à ce stade. En y ayant réfléchi, cependant, elle affirme que :
« Ça a été un mal pour un bien dans mon cas. J’ai fini par trouver un poste qui me convenait encore mieux, ce que je ne pouvais pas imaginer pendant que j’attendais les décisions d’embauche. »
On peut trouver blessant de ne pas être embauché après un stage, mais il est important de redresser l’échine et de passer à autre chose. Si vous avez de la difficulté à vous remettre d’une décision de ne pas vous embaucher, pensez à faire appel au Programme d’aide aux membres.
Pour plusieurs, l’énergie requise est l’élément le plus difficile dans une recherche d’emploi. Pour gérer cela, Onyi affirme qu’il est utile de « se rappeler les compétences que vous possédez et les atouts que vous apportez à un milieu de travail ». Elle recommande aussi l’interaction sociale avec des amis de la faculté de droit et des étudiants des années supérieures qui sont passés par le processus. Selon Onyi, « ça fait du bien d’entendre que l’on n’est pas seul ! »
2. Commencez votre recherche d’emploi tôt et prenez une pause au moment opportun si vous en avez besoin
Ces trois clients ont une chose en commun : ils ont commencé tôt leur recherche d’emploi.
Même si Kimberly regrette de ne pas avoir pris une pause plus longue après son stage, elle croit qu’il s’agissait d’un bon moment pour chercher un emploi :
« J’ai commencé à chercher dès que les décisions d’embauche ont été connues en mai. Avant de devenir membre du Barreau à la fin de juin, je ne recevais pas beaucoup de réponses. Cependant, j’ai commencé à recevoir des invitations à des entrevues au début de juillet, et j’ai eu une offre à la fin juillet. »
Heureusement pour Kimberly, de nombreux bureaux plus petits embauchaient des avocats adjoints du milieu à la fin de l’été. Johnny a vécu la même chose. Il a fini par obtenir un poste d’avocat adjoint à la fin d’août, et il croit qu’avoir commencé tôt sa recherche a contribué à minimiser la pause suivant son stage.
Onyi a commencé sa recherche d’emploi durant son stage, car elle savait qu’elle ne serait pas embauchée. Elle a cependant trouvé que les mois d’été se sont avérés plus productifs, car les employeurs se sont montrés plus intéressés à elle une fois qu’elle est devenue membre du Barreau. Elle est aussi allée en vacances pour une semaine, et a dit de cette pause : « Je ne crois pas que ça a eu un impact négatif sur ma recherche d’emploi. »
Prendre une pause est important pour refaire le plein d’énergie, surtout en ce qui concerne la recherche d’emploi. Mais il peut être ardu de bien en choisir le moment. En planifiant bien, toutefois, vous pouvez tirer profit des rythmes de la profession juridique au fil de l’année.
J’ai travaillé avec Onyi pour développer une stratégie selon laquelle elle a passé la majeure partie de juin et de juillet à planifier et à réaliser des entretiens informatifs (juste avant la période des vacances estivales de la plupart des avocats) avant de prendre ses propres vacances à la fin juillet. L’offre qu’Onyi a finalement acceptée lui est arrivée alors qu’elle était étendue sur une plage des Antilles !
3. Planches de salut pour la recherche d’emploi et la réalisation d’entretiens informatifs
Si votre bureau offre de l’assistance pour le placement externe, considérez-vous comme chanceux et profitez de ces services dans toute la mesure possible ! Ce peut être difficile à croire, mais parce que j’offre souvent mon soutien dans les cas de placement externe, je sais que certains avocats débutants ne font pas appel aux services du coach qui a été embauché pour les aider, ou n’en tirent pas pleinement profit. Ces services sont là pour aider votre carrière à progresser et peuvent vous aider à mettre les choses en perspective.
Kimberly a été chanceuse et a trouvé qu’« avoir quelqu’un à qui je pouvais poser toutes mes questions a été très utile, surtout que je posais ma candidature pour mon tout premier poste d’avocate adjointe et que je n’avais pas idée à quoi m’attendre lors des entrevues… »
Kimberly a aussi trouvé utile de s’informer en rencontrant des avocats adjoints débutants pour leur poser des questions sur le processus d’embauche des nouveaux avocats. C’est ce que l’on appelle des entretiens informatifs. Pour 8 choses à faire ou pas lors d’un tel entretien, jetez un œil à cet article (en anglais).
Les entretiens informatifs ont été cruciaux pour Onyi et Johnny. Ils ont même été l’élément le plus important de la recherche d’emploi d’Onyi, parce que « … le poste que j’ai obtenu n’était pas affiché et n’a été porté à mon attention que parce que j’ai envoyé un courriel à quelqu’un et proposé d’aller prendre un café. » Onyi a sans aucun doute profité des techniques que j’avais partagées avec elle quant au marché caché de l’emploi, et elle encourage les autres à ne pas avoir peur : « dans presque toutes les circonstances, les gens sont gentils et acceptent de bavarder. »
Même si Johnny n’a pas obtenu son poste d’adjoint pour sa première année comme avocat grâce aux entretiens informatifs, il affirme que :
« Ces entretiens fournissent une excellente occasion d’exercer ses compétences pour les entrevues et d’entendre de précieux points de vue sur un domaine d’exercice précis ou la carrière juridique en général, dont on peut ensuite parler lors des entrevues, ce qui impressionne les employeurs potentiels. »
Ces trois chercheurs d’emploi ont été capables de voir plus loin que leur quête immédiate et de percevoir les avantages à long terme des efforts pour bâtir et renforcer leurs réseaux. Onyi affirme même qu’elle a « revu depuis les gens auxquels j’avais parlé, dans des contextes professionnels, alors le réseautage que j’ai fait qui n’a pas mené à un poste m’a quand même fourni des relations qui seront utiles à l’avenir. »
4. Ne suivez pas toujours la foule
Johnny a trouvé utile d’étendre sa recherche d’emploi au-delà de Toronto. Il dit que « la plupart de mes amis tenaient à trouver un poste dans la grande région de Toronto. » Son ouverture à la possibilité d’aller dans d’autres régions ontariennes signifiait qu’il pouvait attendre le bon poste. Johnny a trouvé son emploi de rêve à 100 km de Toronto : « Comme je l’ai appris, il y a de nombreuses villes et municipalités en croissance en dehors du Grand Toronto, où des bureaux réputés cherchent de nouveaux avocats. »
Onyi a fait quelque chose qui sort de l’ordinaire : elle a refusé deux offres d’emploi ! Ces décisions ont été difficiles à prendre, mais se sont révélées être les bonnes. Elle dit que « des semaines plus tard, j’ai obtenu mon emploi rêvé, qui m’offre plus d’occasions que les deux autres bureaux auraient pu m’offrir ».
Se faire confiance dans sa recherche d’emploi est tout aussi important que comprendre ce que l’on cherche et ce dont on ne se satisfera pas. Lisez cet article (en anglais) que j’ai écrit au sujet de l’attente d’une offre idéale.
5. Développez une concentration
Comme coach, il était essentiel pour moi que Kimberly, Johnny et Onyi aient chacun une idée précise pour leur recherche d’emploi.
Onyi a vraiment adopté ce concept. Elle conseille de « bien réfléchir au domaine précis qu’on souhaite, car il sera difficile de se sortir du mauvais poste. » Onyi s’est concentrée sur le droit de la famille. Elle s’est inscrite à des formations professionnelles peu coûteuses pour rester au fait du domaine après son stage. Elle a aussi dressé une liste de ses objectifs de recherche d’emploi chaque jour, puis pris une pause une fois ces objectifs réalisés.
Johnny savait qu’il voulait devenir avocat en successions peu après ses stages. Nous nous sommes donc concentrés sur le développement d’une expertise dans ce domaine (p. ex. en l’inscrivant à un programme d’agrément et à une association professionnelle).
Cela a fait une différence dans sa recherche d’emploi, car « j’ai pu démontrer un intérêt authentique pour le domaine et ainsi me démarquer des autres candidats. » En effet, l’offre d’emploi à laquelle Johnny a répondu demandait un avocat d’expérience, mais comme il avait pris l’initiative de s’impliquer très tôt au sein de la profession, le bureau a trouvé qu’il était le meilleur candidat.
Cet article a d’abord paru sur AWAL.
A propos de l'auteur
Paulette Pommels est la fondatrice de www.hireback.ca, un programme de coaching en ligne sur la façon de trouver votre premier emploi comme avocat! Elle remercie ses clients, qui ont rendu possible cet article, ainsi que le juge Archibald, qui l’a aidée à obtenir son premier poste à titre d’avocate !