Vous songez à quitter votre emploi actuel, mais vous vous demandez si le moment est bien choisi ? On me demande souvent combien de temps on devrait rester pour ne pas faire mauvaise impression sur un employeur potentiel.
La vérité, c’est qu’il n’y a pas de chiffre magique. Prendre une telle décision exige de tenir compte d’autres critères. J’aime y penser en m’appuyant sur le genre de défis que mes clients veulent relever.
Première étape : cerner les motifs
La première étape est de cerner les raisons internes et externes qui vous motivent à procéder au changement. Selon mon expérience, il vaut mieux vous assurer que ces raisons ne sont pas temporaires, qu’elles ne s’arrangeront pas d’elles-mêmes avec le temps.
Les motivations internes peuvent comprendre :
- Comment vous vous sentez quand vous pensez à vous rendre au travail. Redoutez-vous de vous lever le lundi matin pour aller travailler ? Cette appréhension entache-t-elle votre fin de semaine ? Commencez-vous à vous sentir anxieux ou déprimé le dimanche après-midi, dès que vous commencez à penser à la semaine de travail à venir ?
- Vous êtes débordé. Si vous êtes constamment inquiet au bureau parce que vous n’êtes pas en mesure de gérer les responsabilités rattachées à votre poste, ou si vous n’avez pas eu assez de formation pour maîtriser des tâches essentielles, il peut être très difficile d’aimer ce que vous faites.
- Vous vous ennuyez. Il peut arriver après des années d’exercice dans un même domaine qu’on ne ressente plus d’enthousiasme au sujet du travail à faire. Si votre emploi ne vous fait pas progresser, il est facile de commencer à penser à faire autre chose.
Des facteurs externes peuvent aussi avoir une incidence sur votre décision de partir, notamment :
- La firme/l’organisation pour laquelle vous travaillez a été achetée (ou a fusionné avec une autre). Cela peut avoir un impact sur votre travail, car la direction va évaluer les redondances de son capital humain.
- Un changement a été apporté dans la direction de votre service ou dans la firme/l’organisation. L’arrivée d’une nouvelle direction est l’une des principales raisons qui motivent les changements d’emploi. Ce nouveau style ne vous convient peut-être pas.
- Votre domaine d’exercice est moribond ou en transformation profonde. Pensez à l’industrie des fusions et acquisitions depuis 2008, ou à l’impact qu’auront les automobiles autonomes sur les questions de responsabilité civile. Si votre domaine d’exercice a toutes les chances de connaître une crise, il se peut que la décision de changer de carrière ne vous appartienne pas.
Deuxième étape : changer d’emploi ou de domaine d’exercice ?
Maintenant, il vous faudra réfléchir à vos raisons de partir. Demandez-vous si aller vers une nouvelle firme/organisation règlera les problèmes que vous avez décelés. S’agit-il plutôt d’enjeux enchâssés dans le domaine d’exercice lui-même, qui ne seraient réglés que si vous changiez de domaine ?
Pensez aussi à comment vous vous sentez au sujet du travail que vous effectuez concrètement. Êtes-vous encore passionné par ce type de travail, mais pas tant que cela par l’environnement dans lequel vous travaillez ? Si c’est le cas, alors changer d’emploi pourrait améliorer votre situation.
Troisième étape : évaluez votre rôle
Même si vous avez relevé des motifs internes ou externes qui justifient un changement, posez-vous la question suivante : « Existe-t-il une occasion d’améliorer ma situation actuelle ? »
Par exemple, pourriez-vous changer la dynamique de votre rôle actuel en changeant avec qui vous collaborez (surtout) ou l’emplacement de votre bureau dans la firme/l’organisation ? Pourriez-vous attirer des occasions internes qui sont différentes, ou des responsabilités additionnelles, dont vous n’avez peut-être pas conscience ? Améliorer vos compétences pourrait-il vous être utile (par exemple par des formations ou des agréments additionnels) ?
Quatrième étape : planifier votre départ
Si vous croyez que votre situation actuelle ne peut être améliorée, la chose à faire est de préparer un plan. Assurez-vous de planifier vos prochaines actions avant de partir. Il vaut mieux courir vers quelque chose que vous désirez faire que vous sauver de ce que vous ne souhaitez pas.
Évaluez votre valeur pour une autre firme/organisation ou dans un autre domaine d’exercice. Quelles compétences, quelles formations, quelle expérience avez-vous à offrir ? Dressez l’inventaire de vos réalisations. Avez-vous des choses à accomplir avant de changer d’emploi ou de domaine ? Pour vous préparer à un changement d’emploi ou de carrière, il faudra peut-être obtenir une certification.
Si vous avez fait tout cela avant de quitter votre emploi, la question du synchronisme ne devrait pas poser problème. Vous devriez pouvoir affirmer des choses comme :
« Venant d’un cabinet juridique à service complet, j’ai aimé passer 18 mois dans un petit bureau spécialisé en lésions corporelles. J’ai pu réaliser mes propres interrogatoires préalables, de la médiation et généralement m’occuper de mes propres dossiers. J’en suis également venu à comprendre que je m’épanouis dans un contexte d’exercice varié. C’est pourquoi je cherche des occasions au sein d’un contentieux généraliste. »
« Même si je n’ai pas travaillé comme avocat traditionnel depuis que je suis membre du Barreau, j’ai acquis de solides aptitudes commerciales en travaillant au sein de X. J’aimerais mettre ces compétences à profit dans un cabinet juridique commercial, au sein duquel je deviendrai un avocat accompli et serai une source de renseignements pour mes collègues et clients. »
La décision de quitter un emploi devrait être plus qu’une question de quantité : elle devrait aussi concerner les raisons qualitatives que vous expliquerez à un employeur potentiel. Si vous n’êtes pas en mesure de répondre à la question « Pourquoi souhaitez-vous laisser votre emploi actuel ? » de façon honnête, convenable et logique, vous risquez de sembler impulsif, et de ne pas recevoir d’offre. Et ce serait toute une perte de temps !
À propos de l’auteure
Paulette Pommells est la fondatrice de Creative Choices™ for the 21st Century Lawyer. Elle-même avocate du 21e siècle, Paulette a découvert un écueil dans les compétences de développement de carrière au sein de la profession et a décidé de bâtir une plateforme de services exclusivement pour les avocats.
Paulette est accompagnatrice certifiée et stratège en matière de curriculum vitae. Son expertise en image de marque personnelle et son talent pour trouver les occasions du marché caché de l’emploi en font une collaboratrice précieuse pour les avocats de tous les niveaux d’expérience.
Pour plus de renseignements, visitez le : www.21stcenturylaywyer.ca.
Cet article a d’abord été publié (en anglais) sur AWAL!