Nous avons joint Quinn Ross, associé directeur de The Ross Firm, pour savoir à quoi il occupe les semaines qui précèdent le début de son mandat comme président de l’ABO.
Quinn, nous savons que vous en aurez long à dire quand vous commencerez votre mandat de président de l’ABO à la fin de l’été, mais que faites-vous d’ici là? Prenez-vous une pause dans votre horaire chargé?
D’abord, je suis sans contredit enthousiaste à l’idée de jouer mon rôle de président. Comme je l’ai dit au Conseil, je veux accomplir beaucoup, et je m’y mettrai dès l’AGA en septembre. Ensuite, je ne crois pas que les avocats prennent des pauses : je crois qu’ils accélèrent un horaire déjà difficile pour se tailler une pause brève et finissent inondés par l’avalanche de réponses que leur accélération pré-pause a causée. Malgré cela, j’essaie de prendre quelques pauses. Cet été, mes pauses ont été presque entièrement consacrées à l’approvisionnement, à l’acquisition, au ponçage, à la teinture et à la livraison de toute une série de types et de longueurs de madriers pour un projet entrepris à l’extérieur de Tobermory. Voyez-vous, nous bâtissons une maison et avons eu l’idée romantique qu’il serait bon de réaliser nous-mêmes autant du travail que possible malgré une absence quasi totale de connaissances et de compétences. Au départ, l’idée semblait bonne…
Vous avez des conseils de construction pour nous?
La préparation est essentielle. Nous avons conçu le projet en août 2016 et entrepris la construction en mai dernier. Avant la première pelletée de terre, nous avons appris autant que possible au sujet du processus, de nos partenaires en construction, du terrain lui-même, des règles qui s’y appliquent et des histoires de ceux qui nous ont précédés. L’effort a été grand, mais quand nous en sommes venus à l’exécution, nous nous sentions confiants, car nous avions fait tout notre possible pour garantir le succès. C’était un peu comme se préparer pour un grand procès.
Parlant de fondations et de structures robustes, est-ce que ce travail vous inspire quelque chose pour votre mandat de président?
Je ne sais pas si cela m’inspire, mais cela renforce des choses. Nous avons vu le projet comme une collaboration. Nous avons consulté et continuons de consulter toutes les parties prenantes. Nous avons nourri l’idée d’une équipe dont les membres travaillent dans un but commun. Chaque victoire et chaque recul appartiennent à l’équipe. C’est mon travail de créer un espace dans lequel les membres de mon équipe peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes, s’approprier le projet et faire preuve de créativité. Les résultats ont été impressionnants. J’ai l’intention de poursuivre dans cette voie dans mes engagements envers le conseil d’administration et le Conseil provincial.
En y repensant, quels ont été vos principes directeurs depuis que vous êtes membre du Barreau, et comment ceux-ci ont-ils évolué avec les ans?
Je dirais que mes principes directeurs étaient et demeurent la justice et l’équité. Si ces principes sont demeurés relativement statiques, mon approche a changé. J’essaie d’apporter plus de compassion et d’humilité en cherchant à atteindre ces objectifs. Je trouve que moins une chose est axée sur ma personne, meilleur sera le résultat et mieux je me sentirai.
Retournons plus loin dans le passé. D’où vous vient ce penchant pour la justice et l’équité?
Mes parents sont avocats. Ils me lisaient ou me recommandaient de lire des histoires de justice et d’équité, que celles-ci soient niées ou atteintes. Tom Sawyer, Huckleberry Finn, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Le comte de Monte-Cristo, Le Procès. Nous avons discuté et débattu de ces œuvres importantes du point de vue du droit et des avocats, comme outils pour assurer la protection des plus vulnérables d’entre nous. Au cours de sa carrière, ma mère a défendu des femmes battues dans les affaires matrimoniales bien avant que ce soit chose courante. Elle s’est régulièrement fait dire que le tribunal n’avait pas sa place dans la chambre à coucher des parties. Elle ne s’est pas démontée. Ça l’a plutôt fait redoubler d’efforts. Elle a contribué à la mise sur pied d’un refuge local pour les femmes, a organisé et mené des marches « Reprenons la nuit » et a siégé au comité local sur la violence conjugale. Elle a vu un groupe sans protection et s’est servie de ses compétences d’avocate et de défenseure des droits pour améliorer ses protections. J’essaie de faire de même pour toute personne ou tout groupe qui vit de l’exclusion. Les moments qui m’ont rendu le plus fier personnellement et professionnellement ont été ceux où j’ai défendu la justice sociale, où j’ai contribué à l’émancipation de gens ou que je leur ai fourni un refuge pendant que je luttais pour leur autonomie.
Vous êtes membre actif du conseil d’administration de l’ABO depuis 2010 et membre de plusieurs comités également. Pourquoi avoir investi tant de temps au sein de l’ABO?
J’adore ma profession. Je crois qu’elle fait beaucoup de bien. Je crois qu’elle constitue un rempart contre la tyrannie et l’érosion de la règle de droit. L’ABO se porte en défenseur important et sophistiqué de la profession que j’aime. Elle m’offre une façon d’être utile que je n’ai trouvée dans aucune autre organisation. En faire partie me procure à la fois un grand bonheur et une grande fierté.
À part les trois bureaux The Ross Firm et l’ABO, à quels autres projets consacrez-vous temps et énergie?
Je suis depuis longtemps membre du conseil d’administration du Festival Blyth. J’ai aussi fondé une organisation qui s’appelle The Syrian Refugee Initiative, qui a jusqu’à présent contribué à l’installation de trois familles à Goderich, en Ontario. Je suis bénévole et je conseille le Fonds Dave Mounsey Memorial, qui achète et donne des défibrillateurs pour les espaces publics au nom de premiers répondants décédés.
Quel(s) livre(s) lisez-vous présentement, et pourquoi nous le(s) recommanderiez-vous?
Simon Sinek – Leaders Eat Last. Encore des leçons sur comment l’humilité, la passion et l’appui offert aux autres se manifeste pour un meilleur soi et une équipe plus solide.
Roy Jacobsen – Les invisibles. Une histoire d’apprentissage (j’aime ce genre d’histoires) sur une petite communauté, la famille et la tragédie. C’est une belle histoire, bien qu’elle soit claustrophobe par moments, dans laquelle le récit (magnifiquement traduit vers l’anglais par Don Bartlett) reflète les paysages : parfois vaste et urbain, parfois cloitré et provincial. C’est un bonheur littéraire.
Une dernière question, et d’importance : quel est votre repas d’été favori, ou votre ingrédient magique pour la cuisine en été?
Mon repas favori, c’est n’importe quoi sur le grill. Si je dois choisir, je dirai ma pizza sur le barbecue : la pâte que je fais, des ingrédients locaux et une préparation réalisée avec amour. Quant à l’ingrédient : le plein air. L’hiver est long : je ne manque aucune chance d’être dehors pour manger.