J’ai accepté le rôle de président de l’Association du Barreau de l’Ontario en août dernier. C’est à la fois un honneur et une grande responsabilité. Je consacrerai mes efforts cette année à faire en sorte que les priorités de notre profession demeurent au premier plan du calendrier des activités.
L’ABO se différencie des autres associations professionnelles de juristes. Représentant plus de 16 000 avocats, juges, professeurs en droit et étudiants en droit de la province d’Ontario, l’ABO peut défendre les intérêts de ses membres d’une manière que les plus petites associations ou celles plus spécialisées ne peuvent pas.
Depuis sa création, l’ABO a joué un rôle déterminant auprès du gouvernement et des décideurs-clés sur des questions essentielles aux yeux de nos membres. À maintes reprises, l’ABO a influencé en arrière-plan le gouvernement, le Barreau du Haut-Canada ou la magistrature. Nous avons dû parfois [TRADUCTION] « faire du bruit » et critiquer le gouvernement ou les tribunaux pour leur inaction prolongée sur des questions ayant trait à la justice. Je suis disposé à en faire de même pendant mon mandat à titre de président. Je souhaite également que les projets que nous préconisons – tant en arrière-plan qu’en avant-plan – soient régulièrement communiqués à nos membres.
Je suis un ardent défenseur de l’importance de mener des actions de sensibilisation, qu’elles soient liées à la profession ou au système de justice en général. Mes objectifs cette année sont de soulever les problèmes qui touchent notre capacité d’exercer efficacement notre profession et de veiller à l’amélioration de l’infrastructure de nos tribunaux en cette ère de compressions budgétaires imposées par le gouvernement.
Les gouvernements qui se sont succédé nous ont dit qu’aucune allocation budgétaire ne pouvait être consacrée à la modernisation des infrastructures vieillissantes de nos tribunaux, ou encore que le dépôt de documents par voie électronique et la modernisation des tribunaux représentaient des défis de trop grande taille pour s’y attaquer sans davantage d’études et de consultations. Ma réaction? La justice est beaucoup trop importante pour accepter de telles réponses du gouvernement. Bien qu’un système de justice lent et surchargé n’attire pas la même couverture médiatique à sensation que les salles d’urgence bondées, il n’en demeure pas moins que les clients et la pratique du droit souffrent réellement des effets des délais et de l’inefficacité des tribunaux – et les avocats de litige et de droit des affaires pourront en témoigner.
La situation de nos infrastructures, déjà négligées, va de mal en pis. Les avocats en exercice en ressentent les effets au quotidien.
Chaque fois que je rencontre le procureur général, Yasir Naqvi, je lui rappelle la nécessité d’apporter des améliorations à l’infrastructure de nos tribunaux et de moderniser notre système de justice. Je crois que le message est passé. Je trouve que son plan visant à instaurer de nouvelles technologies dans les salles de cour qu’il a annoncé depuis sa récente entrée en fonction est encourageant. Je lui ai assuré l’appui de l’ABO pour faire en sorte que ce projet se concrétise. Mais comme le dit l’adage russe « faire confiance, mais vérifier »; nous suivrons donc la progression de ce projet pour que de telles paroles encourageantes ne s’envolent pas, et que le gouvernement ne se fasse pas attendre pour accomplir ses engagements et traduire ceux-ci en dollars.
Je compte également défendre des intérêts en dehors de la sphère gouvernementale. Par ailleurs, j’envisage d’aborder des questions relatives à la justice partout où j’en aurai l’occasion. Il importe que ce ne soit pas seulement les membres de la profession qui comprennent la nécessité de moderniser nos tribunaux et, par le fait même, d’améliorer l’accès à la justice, le public doit aussi comprendre cet impératif.
On a souvent dit que la force de l’ABO réside dans ses membres. Les membres de l’ABO se trouvent en première ligne. J’ai ainsi l’intention de faire appel à ce formidable vivier de talents pour décrire nos enjeux dans une large perspective. S’il est indiqué que je m’adresse à votre communauté ou à votre collectivité – que ce soit à votre barreau local, à la magistrature ou à votre presse locale –, n’hésitez surtout pas à me le demander.
Je me réjouis de travailler avec vous – et pour vous – au cours de la prochaine année. J’ai également hâte d’avoir un système de justice adapté au besoin de la profession et au monde dans lequel nous vivons.
David Sterns
Président de l’ABO